Les révélations du rapport de la brigade financière sont accablantes. Plusieurs centaines de millions de francs auraient été détournées par l'ancien président de l'association, Jacques Crozemarie, actuellement incarcéré. On trouve en vrac dans les investigations du rapport : l'enrichissement personnel du président, de nombreux responsables ou le possible financement occulte de partis politiques.
L'escroquerie relèverait d'un véritable système organisé. En l'espace de 5 ans, vraisemblablement à l'instigation de Jacques Crozemarie, Michel Simon et Pascal Sarda, un circuit d'extorsion bien rodé s'est mis en place. En tête des méthodes utilisées, les surfacturations. Nombreuses, et multipliées par autant de filiales sous-traitantes de l'ARC, elles auraient permis de dégager des surplus d'argent facilement récupérables. S'ajoute à cela, la création de fausses factures, établies sans correspondre à une quelconque production.
Pour ces trois individus, les profits issus de ces malversations ont été énormes. Toujours selon le rapport de la brigade financière, qui planche sur le sujet depuis le 16 janvier dernier, ce sont des millions de francs qui ont été versés sur leurs comptes personnels. A ces rémunérations injustifiées et exorbitantes, nombre de frais personnels (voyages, boissons, travaux dans leurs domiciles) achèvent de noircir le tableau. Le rôle personnel de Crozemarie est, semble-t-il, essentiel. On peut en effet lire dans les colonnes du journal le Monde (daté du 11 octobre), qui publie des extraits de ce rapport, comment Crozemarie aurait "régné sans partage sur l'association", agissant "sans aucun contrôle", décidant de l'affectation d'une partie des sommes "sans consultation réelle" du conseil d'administration.
Le scandale n'en est apparemment qu'à ses prémices. Les nouveaux dirigeants de l'ARC entendent faire toute la lumière sur cette affaire. La dernière publicité, appelant aux dons et assurant les donateurs de la nouvelle politique menée par l'association, a pour l'instant été interdite par les chaînes de télévision. Celles ci l'estiment diffamatoire envers les anciens responsables. Déjà en chute libre depuis les révélations des derniers mois, les fonds de soutien à l'association devraient encore diminuer. La mise à jour de l'ampleur du détournement ne devrait guère non plus inciter les français à redonner rapidement leur confiance à l'ARC.